mercredi 24 février 2010

" L'homme de 4 milliers d'années" de Safia et Safiya.



Nous avons choisi cet article car il est en relation avec le cours de SVT que l'on étudie en ce moment qui traite de la cellule ADN. De plus, la découverte dont on parle représente un progrès scientifique notamment pour "l'archéologie génétique ".

Une équipe de l'Université de Copenhague a décodé les gènes d'un individu de la culture Saqqaq provenant des habitants de Groenland d'il y a 4 milliers d'années. En effet, ces génes étaient présents dans les molécules d'ADN de cheveux retrouvés au milieu de plusieurs déchets humains lors de fouilles archéologiques. Cette découverte est très surprenante sachant que l'ADN se dégrade vite en plus des risques de contamination de l'extérieur mais l'ADN a été préservé grâce au froid car ces restes ont dormi dans le sol gelé du Groenland. L'ADN est le support de l'information génétique, l'équipe de Copenhague a donc pu extraire de nombreuses et cruciales informations sur cet être humain:
- Les plus proches cousins actuels des Saqqaq sont les Chukchis (et non les Inuits), ils sont séparés de 5500 ans donc ces ancêtres ont migré.
- Grâce à ses génes, nous pouvons obtenir des informations physiques sur l'homme à qui appartenait le cheveu : il aurait la peau sombre, les yeux bruns, de larges dents en avant et on peut même affirmer qu'il avait une prédisposition à la calvitie !

Cela est vraiment surprenant, nous avons pu décoder de nombreuses informations sur l'histoire des habitants du Groenland grâce à un simple cheveu !

Photo d'un article du "Daily News" traittant du même sujet ( " Face of Ancien Human Drawn from hair's DNA" )















Schéma personnel humoristique





















Article original:
(Agence Science-Presse) – Après avoir décodé huit génomes humains depuis 10 ans, on ne s’attendait certainement pas à ce que le 9e soit celui d’un homme de... 4000 ans! Qui aurait cru qu’un cheveu puisse être aussi bavard?
Le cheveu vivait sur la tête d’un homme qui vivait sur la côte ouest du Groenland. Quatre bouts d’os, quatre fragments de cheveux —et surtout, à l’intérieur d’un de ces cheveux, de l’ADN dans un état de conservation étonnant. Un coup de chance —facilité par le froid. Qui permet du coup d’en apprendre un peu plus sur des gens qui, après avoir quitté l’Asie, ont choisi, plutôt que de migrer vers les terres plus chaudes du sud, de traverser au fil des générations, toutes les terres du Grand nord, de la Sibérie jusqu’au Groenland.
Il faut se rappeler que le décodage de gènes anciens est toujours difficile, parce que l’ADN est une molécule qui se dégrade rapidement. S’ajoute à cela le risque d’une contamination par de l’ADN moderne (dans ce cas-ci, le fait que ces restes aient dormi dans le sol gelé en permanence, les a préservés de telles contaminations).
C’est la raison pour laquelle, par exemple, les scientifiques qui décodent péniblement l’ADN de nos cousins du Néandertal (dont les derniers représentants sont disparus il y a 28 000 ans) le font à la manière d’un casse-tête géant : ils doivent récolter l’ADN de plusieurs hommes du Néandertal et, en comparant méticuleusement les différents fragments, « bouchent les trous » petit à petit. « Je suis envieux », a déclaré le chef de file des recherches sur les Néandertaliens, Svante Pääbo, en apprenant cette découverte groenlandaise.
Les archéologues appellent Saqqaq la culture qui peuplait le Groenland à cette époque. Une culture qui a précédé l’arrivée des « Esquimaux ». Or, les gènes de cet individu, décodés par une équipe de l’Université de Copenhague, au Danemark (le Groenland est un territoire danois), permettent d’affirmer que ses plus proches cousins actuels sont les Chukchis, un peuple de l’Extrême-Est de la Sibérie, et non les Inuit du Canada ou du Groenland.
Ces gènes permettent aussi de pointer une date : les Chukchis et les ancêtres de cet homme se sont « séparés » il y a 5500 ans. Ce qui signifie que ses ancêtres ont effectué une migration étalée sur 1500 ans, de la Sibérie jusqu’au Groenland. Une migration jusqu’ici inconnue, apparemment distincte de celle qui, des milliers d’années plus tôt, avait conduit les premiers habitants des Amériques de la Sibérie jusqu’aux quatre coins des Amériques.
Détail amusant : le cheveu était si épais que certains avaient d’abord présumé qu’il s’agissait de poil d’ours! Il dormait depuis 1986 dans un sac de plastique, au Musée national du Danemark. Il avait été trouvé dans le permafrost au milieu d’autres déchets humains, lors de fouilles archéologiques. Plus récemment, le généticien Eske Willerslev, un expert d’ADN ancien, s’était plaint de l’absence de restes humains de cette époque au Groenland —présumément, les Saqqaq n’enterraient pas leurs morts, mais en disposaient sur la mer. Ce qui avait rappelé à un collègue l’existence de ces touffes de poil découvertes un quart de siècle plus tôt par son père.
À en croire ses gènes, il aurait eu la peau sombre, les yeux bruns, de larges dents d’en avant, et une prédisposition à la calvitie. Dans un commentaire accompagnant l’article, paru dans Nature, d’autres généticiens se réjouissent des portes que cette percée ouvre à « l’archéologie génétique ». Mais apportent en même temps un gros bémol : il sera beaucoup plus difficile d’extraire de l’ADN de restes qui n’auront pas été préservés dans le sol gelé...
( http://www.sciencepresse.qc.ca/node/25807 )

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